Mais ce jardin (que je pourrais baptiser, comme
Mais ce jardin (que je pourrais baptiser, comme un décalque réalisé sur la première formulation, Le Jardin du Hollandais) souffre d'être écrasé sous la coupole d'un tilleul dont les proportions considérables font écran à la maison. Cet arbre s'est donc développé au-delà de ce qu'autorise l'harmonie d'un modeste jardin dont les buissons mal ébarbés, serrés autour du tronc ou disséminés à l'entour jusqu'au travers de l'enceinte grillagée, selon un plan qui doit moins à la main de l'homme qu'au hasard, donnent l'impression d'être le pied cespiteux d'une plante des champs démesurément agrandie. Aujourd'hui, le vent en écarte les branches dans un mouvement régulier, tout à la fois souple et rythmé, faisant passer sur la ramure un reflet en écailles où les ombres brisées se convertissent en étincelles, avant que celles-ci ne soient rendues à la pénombre qui, de nouveau, descend dans l'arbre à la faveur d'un coup de vent en connivence avec l'azur, — ce ciel si bleu que garde intact la lumière, ce bleu si pur pour lequel le vent se donne un air de vacances, en quête de plaisirs estivaux, de jeux joyeux et bondissants.